Les premières figures magiques apportées d'Afrique par les Portugais étaient appelées «fétiches», un mot dérivé de feitiço qui signifie «fictif, faux, artificiel». Ce terme a fini par être imposé et appliqué à tous les objets qui font l'objet d'un culte ou auxquels un pouvoir magique est attribué, apparemment accordé par des substances végétales, animales ou minérales introduites dans les creux de la figure et principalement dans le ventre, source et siège de la force vitale et des enchantements exécutés par le devin, le prêtre ou le sorcier.
Le fétiche est à l'origine un objet de pouvoirs fictifs. Son utilisation, à la fois du terme et de l'objet, lui a conféré un large éventail de pouvoirs, allant de celui d'une simple amulette ou d'un talisman à des pouvoirs exclusivement divins. Le fétiche n'a pas de force par lui-même, il n'est que le support matériel que l'homme lui a fixé par des rites et des substances. Le fétiche incarne un mélange de magie, de superstition et de religiosité. De nombreuses populations indigènes d'Afrique de l'Ouest l'appellent juju.
La variété des fétiches en Afrique est grande, tout comme les groupes ethniques. Habituellement représenté par des figures anthropomorphes et, bien que moins nombreuses, zoomorphes. Certaines de ces figures terrifiantes sont percées de clous, de lames ou de morceaux de fer, et d'autres, ornées de cornes, de coquillages, de peaux, d'amulettes, dégagent un halo de mystère. Dans la partie consacrée à l'étude de «l'ethnographie de l'art noir-africain», il fait une description complète des différents types de fétiches.
Ces fetiches sont utilisés pour obtenir une protection personnelle, familiale et villageoise, pour éloigner les mauvais esprits de la ville, pour attirer la pluie, pour conjurer les maladies, pour guérir ou comme remède thérapeutique, entre autres. Les fétiches ne doivent pas être confondus avec des statues représentant des ancêtres, des génies de la nature ou des objets de culte ou utilisés dans des pratiques de divination et des remèdes. Seules les figures destinées à la magie noire, à la sorcellerie ou à causer le mal sont de véritables fétiches.