TABOURETS, TRÔNES ET SIÈGES
Trois termes qui, dans une grande partie des villes africaines, sont utilisés de manière interchangeable. Dans la plupart des cas, ils ne sont pas destinés à s'asseoir dessus, car dans presque toute l'Afrique noire, on est assis directement sur le sol. Ce sont des objets prestigieux, indiquant le rang de leur propriétaire. Être assis en Afrique est un privilège, un signe de distinction. L'invité se verra immédiatement offrir une place. Mais personne n'osera s'asseoir à un siège appartenant à un grade supérieur ou au siège d'une autre personne sans autorisation. Le siège d'un patron est sacré.
Il y a des tabourets communs, d'usage quotidien, plus sobres, et il y a des tabourets d'apparat, décorés artistiquement, avec des représentations qui ne sont que des symboles de leurs cultures avec des significations qui nous sont inconnues dans la plupart des cas. Un profond respect préside à l'utilisation des différents sièges. Personne ne commettrait l'infraction d'occuper un siège qui ne lui correspond pas.
Ils ne font pas, comme dans nos cultures, partie du mobilier, ils font plutôt partie de la personnalité du propriétaire, un symbole qui le caractérise et qui continuera à le distinguer après sa mort et, par conséquent, sont associés à son esprit. L'utilisation qui en est faite pendant de nombreuses années ne fera que renforcer ce lien, de telle sorte qu'au décès du propriétaire le tabouret sera placé sur l'autel familial et servira d'intermédiaire pour communiquer avec l'âme du défunt.
Mais leurs différentes formes et fonctions caractérisent non seulement leurs propriétaires mais à travers eux les cultures dont ils sont issus et en tant que biens matériels sont intégrés, au fil du temps, dans le patrimoine familial.